
Les Girls In Hawaai ont permis aux Inrockuptibles de publier sur leur site deux vidéos de chansons qui vont paraître sur leur album à venir qui s'intitulera Plan Your Escape. Vidéos à regarder ici.
Botanique, Bruxelles, Belgique, 14th of November 2007
Ah là là, que dire après cette soirée, rien ou bien trop de choses, c’est assez probable. Quand j’ai commencé ce blog, je n’avais qu’une idée en tête raconter des histoires, des anecdotes qui pourraient faire sourire, émouvoir, en tout cas faire ressentir la passion avec laquelle, je vivais un concert, l’écoute dans un CD,…
Mais bon après comment s’en remettre, comment ne pas être excité plus de deux heures après le concert (un peu court une heure et cinq minutes), on peut parler et reparler de Beirut, il y a chez ce groupe, une facilité déconcertante à vous tirer des larmes et à vous les garder, là… aux bords des yeux car votre corps dépasse cela et vous dit de ne pas vous arrêter,… de bouger,… de danser, voire hurler votre mélancolie mais une forme joyeuse de mélancolie et j’en ressorts en claquant les pieds les uns contre les autres et murmurant « Je veux qu’on rie, je veux qu’on danse, je veux qu’on s’amuse comme des fous » encore et encore…
Allez à fond Gaston
Botanique, Bruxelles, Belgique, 26th of October 2007
Je n’ai jamais autant voulu hurler qu’aujourd’hui deux heures durant tant j’avais l’impression d’un retour vers des instincts primaires, bondir, sautiller, danser, secouer la tête de droite à gauche, de haut en bas, mordre ou serrer très fort. Toi qui comme moi sait ce que c’est que d’écouter Animal Collective, tu me comprendras. Tout commence comme d’habitude par une série de courses, une course après un train, un métro et une dernière course à pied mais enfin une arrivée essoufflée au Botanique sur le coup de 20h05. O. et moi n’en sommes pas à notre première fois avec le Collective mais il est vrai qu’on a connu cela qu’une fois, c’était un soir d’été sur la plaine de la Machine à Feu, c’était le « Faboulous Sunday », le meilleur jour de festival que j’ai connu jusqu’à présent. Nous étions pas que deux ce soir-là non pas pour applaudir, pour hurler, bondir, aboyer, bramer, dix minutes encore après la prestation des New-Yorkais, eux qui ce soir semblaient réellement impressionnés par l’enthousiasme laissé par les festivaliers. Mais donc, ouais, on est au Bota, ce soir, c’était Kula Shaker sur le retour ou Animal Collective, le choix était fait depuis quelques semaines maintenant. La première partie passe assez vite et est tenue par les Finlandais d’Islaja, je ne veux pas juger les premières parties quand je ne m’y intéresse guère.
21h08, ce sont à ma surprise trois des quatre membres qui entrent en scène, Deacon n’est pas là, alors qu’il est crédité sur l’album et présent dans certaines vidéos notamment celle du Late Show de Conan O’Brien.Cet à priori passé, c’est magique et on se laisse alors porter par toutes ces introductions de Geologist et sa table sonore qui font pousser des arbres dans le salle de l’Orangerie, le chant et le clavier de Panda Bear font courir les faons, sortir les écureuils de ces mêmes arbres et bondir les lapins présents au premier rang (clin d’œil à la fille d’une premier rang), Avey Tare se contentant d’attirer les oiseaux avec son appeau de voix. Toutes ces images que le groupe me ramènent à la nature, une nature en mouvement perpétuel, infini.
Ce soir, on a bondit, on a hurlé encore, on a été touché tout en vivant une nouvelle expérience sonore car il n’y a pas d’autres mots pour cela, les chansons des albums précédents plus organiques (notamment Who Could Win a Rabbit) ont été passées à la moulinette électronique et en ressortent complètement métamorphosées mais toutes aussi jouissives. Animal Collective crée le frisson, la sensation d’être bien vivant et génère encore et encore après écoutes d’albums, concerts et encore écoutes d’albums les mêmes réactions : on bondit, on hurle encore et finalement,… on est touché…
A fond Gaston
In Rainbows, in Rainbows, que peut-on bien encore en dire aujourd'hui, un mois après la sortie…On pourrait laisser à chacun des lecteurs donner une évaluation comme l’a fait Pitchfork dans un premier temps singeant le fait que le CD soit en vente au prix qu’on désirait vraiment l’acheter. Avant toute chose, je tiens à préciser que je n’ai pas acheté l’album ou plutôt, je l’ai acheté « gratuit », l’objet CD pour moi est un des rares biens auxquelles je tiens, le format digital ne remplacera jamais le plaisir que j’ai à ouvrir un boitier et admirer l’artwork.
Et donc, un mois que dis donc, Radiohead a sorti un nouvel album, la manière dont tout cela a été annoncé m’a un peu surpris. Pas que la méthode me surprenne mais j’ai comme qui dirait été pris de court, je n’ai pas eu le temps de voir monter l’adrénaline qui m’a souvent gagné depuis que je me suis mis à écouter Radiohead, c’est-à-dire environ un an après la sortie de « OK Computer » (qui a peut-être marqué le début de mon intérêt sérieux pour la musique??). Que de longues journées à rattraper « The Bends » et à m’émerveiller devant Street Spirit, Just, Black Star, en attendant « Kid A ». Oui sur ce coup-là, j’ai été pris de court, n’étant abonné à aucune newsletter du groupe ou encore, pas affilié au site en français du groupe, j’ai vu débarqué comme ça dans mon mois d’octobre « In Rainbows », c’était à n’y rien comprendre. Il est vrai que j’ai arrêté d’écouter Radiohead en boucle et de m’intéresser au moindre « tombée du camion » comme je l’ai fait longtemps, depuis environ deux bonnes années, cela m’évite l’étiquette de fan acharné qui rêve de placer un morceau du groupe pour chacune des scènes importantes le jour de son mariage… Je pense ainsi m’être désintoxiqué et j’espère pouvoir juger l’album avec la plus grande objectivité du monde.
Certes, c’est vrai, j’ai un peu trainé avec cette chronique pour diverses raisons mais une d’elles étaient de bien m’assurer que je serais capable de juger l’album sans à priori en le prenant comme élément unique de la discographie du groupe et aujourd’hui c’est fait. Je dois vous avouer que les premières écoutes de l’album ne m’ont pas du tout convaincu, j’avais du mal à comprendre l’enthousiasme du forum des Inrocks qui criait que c’était le nouveau chef d’œuvre du groupe, si ce n’avait pas été Radiohead, j’aurais probablement envoyé les mp3’s directement dans ma corbeille comme je l’ai fait à maintes reprises pour d’autres groupes.Ici, j’ai tenu bon et réécouter et voici mes impressions sur chacune des chansons :
1. 15 Step. Ajout progressif de la basse et d’éléments électros après un excellent passage de guitare, la voix de Thom York est en accord avec le rythme, la fin de morceau très torturée peut rappeler « Ideotheque » avec son côté entêtant, 15 Step est plus qu’ok, c’est un des bons voire très bons morceaux de l’album.
2. Bodysnatchers. Un des moments les plus down de l’album, la guitare n’est pas très inspirée et le chant enragé est un peu poussif.
3. Nude. Déjà entendu par bribes dans Pyramid Song voire Sail To The Moon mais tout cela est ficelé de très belle manière, morceau qui se révèle de plus en plus touchant au fil des écoutes.
4. Weird Fishes/Arpeggi. Guitare et piano très bien accordée et bien en rythme, arrivée progressive de la batterie et superposition de tous les instruments, je vois déjà les fans hurlés à la fin de la chanson alors que de timides applaudissements suffiraient largement. Très bon morceau.
5. All I Need. Morceau que je n’aimais pas du tout au début, s’est laissé apprivoisé par la suite, dommage qu’on doit attendre la montée finale pour vraiment ressentir quelque chose.
6. Faust Arp. Intermède dans l’album, jolies cordes et guitare sèche mais chanson bâtarde qui trouve difficilement sa place, coincée entre un chanson remplie d’échos (All I Need) et une chanson directe, également beaucoup d’échos (Reckoner), injouable en live dans cette configuration.
7. Reckoner. Morceau vraiment excellent, chant, guitare, percussion, arrivée progressive du piano, chanson supertouchante, tout y est parfait au niveau de l’enchaînement, un possible single, cela ne m’étonnerait pas.
8. House Of Cards. Un autre morceau auquel je n’accordais que peu de crédit après quelques écoutes mais cette ballade qui peut rappeler des morceaux comme « How to Disappear Completely » ou « Motion Picture Soundtrack » de Kid A se révèle douce et touchante.
9. Jigsaw Falling Into Place. Son moins gros que sur Reckoner beaucoup plus brute qui se manifeste par une batterie très directe et sèche, rythme très entêté mais très bonne chanson, murmure et chant impeccable
10. Videotapes. Un des sommets de l’album sans hésiter avec cette association voix piano, murmure, chant, batterie qui apparait doucement et progressivement, un classique Radioheadien, on pourrait dire.
En conclusion de tout cela, six chansons m’ont plus que convaincu, c’est-à-dire que celles-ci sont pour moi, excellentes mais deux chansons m’ont vraiment déçu. Une tendance, quelques chansons aux rythmiques répétitives mais totalement géniales, je suis un peu circonspect sur certaines ballades All I Need et House Of Cards peuvent me subjuguer à certains moments comme m’énerver profondément d’autres moments, probablement une question de « Mood ». Un dernier truc, j’ai trouvé tout de même dommage sur le principe que le groupe nous est resservi des morceaux joués un bon nombre de fois en live (cf Pitchfork pour le guide Youtube de In Rainbows), j’aurais préféré par principe entendre des compositions totalement neuves ayant conservé tout leur intérêt, Radiohead nous avait habitué à nous sortir des EP’s avec des faces B ou autres remixes, j’avais l’impression d’être un peu volé. Il est vrai que Radiohead n’est probablement pas le premier groupe à faire cela ni même le dernier (Animal Collective teste souvent en live ces chansons avant que l’album ne suive ou soit enregistré). Cet à priori passé, l’album reste tout de même bon voire très bon par moment même si on avait été habitué à mieux par le passé et surtout à peut-être plus de recherche au niveau sonore. Ainsi, l’élève Radiohead sera sanctionné d’une note B et ne devra pas repasser d’examen…
Allez à fond Gaston
Beursschouwburg (Klinkende Festival), Bruxelles, Belgique, 7th of July 2007
Le concert terminé, R. nous dit qu’il a beaucoup apprécié, ce n'est pas nous qui allions lui dire le contraire et ce malgré le boucan d’enfer (aucun lien avec Renaud le vrai Bobo) du côté du bar du Beursschouwburg. O. est interpellé par des amis, R. continue la conversation, mais il est interrompu par une de ces amies qui lui propose d’aller fumer une cigarette et s’adresse à moi, en me disant qu’il parie que je ne fume pas, ce que je confirme sans hésiter, R. me quitte, j’attends que O. termine sa conversation… Nous prenons le chemin de la sortie croisant R. qui ne nous jettera pas un regard alors que nous entamons la descente des escaliers, il fait relativement bon à Bruxelles ce soir, malgré l’heure qui commence à avancer. Sur le parvis de la salle, on entend un mélange de français, de néerlandais, d’anglais mais aussi de différentes langues latines. Ouais,… la nuit s’annonce plutôt bien…
Aujourd’hui, on a le choix entre deux concerts, d’un côté Feist avec Grizzly Bear au Variety Playhouse, du côté de Little Five Points ou un triptyque « at the Drunken Unicorne » avec Battles en tête d’affiche. Découvert quelques jours auparavant ce dernier concert m’emballe assez, Battles on annonce la couleur, c’est mon avant dernière-claque avant Elvis Perkins, rien que ca, Môôôssieur
19h25, bus 37 en direction de Midtown Station, il est fait très chaud à cette heure, on doit encore dépasser les 85°F, la ville vit sa période de calme avant la tempête de soirée qui verra Peachtree Street, se remplir de voitures, limitées à 20 à l’heure dû au trafic impensable causé par un afflux de personnes vers les bars de Downtown.
19h50, sortie de la station North Avenue, il me reste environ 2 km de marche sur Ponce de Leone Avenue vers ma destination finale, The Drunken Unicorne, Ponce de Leone Pl 736.
A mi-chemin, changement de décor, augmentation du nombre d’endroits délabrés au fûr et à mesure de mon avancée, je suis décidé et ai acheté mon ticket, je continue ma route.
20h10, Ponce de Leone Pl, me voilà, enfin, pensant être en retard (annonce de début à 20h), j’avais en effet accéléré le pas afin de rater le moins possible le premier concert.
Après avoir cherché 5 minutes la salle, je me dirige vers une place où on trouve un magasin délabré, un bar où on doit prendre deux consommations avant de pouvoir en sortir et un magasin d’impression de t-shirts personnalisés.
J’interpelle un groupe de personne, leur demandant où se trouve la salle, ils m’indiquent une porte en contre-bas et m’assure que je pourrais obtenir mes tickets dès que les portes seront ouvertes, il est alors 20h25 environ et je débute sans le savoir à ce moment-là une attente d’environ 35 minutes.
Pendant ce laps de temps arrivent doucement, au goutte-à-goutte, un public qu’on sent impatient papotant au sujet de la possible « toujours existence » de Don Cabalero ou du dernier vu du côté de la Licorne.
21h, on rentre, après un bref tour du propriétaire, je me rends compte qu’aujourd’hui, on ne sera pas beaucoup, la salle avec ces 20 mètres de long ne permet d’accueillir qu’un peu plus de 200 personnes.
21h10, c’est le début des concerts, Judi Chicago , deux gars débarquent de nulle part et entament un strip-tease devant la scène passant de leurs habits civils à une tenue « girly » pour l’un et un kimono-ceinture-jaune-élastique-dans-les-cheveux. On sent les deux lascars chauds comme la braise, ceux-ci jouent dans le public (la scène est majoritairement réservé à Battles) synthé et laptop sur le bord de la scène, micro dans la fosse n’hésite pas à se rouler par terre et allumer public masculin et féminin. On reçoit de plein fouet cette électroclash sur laquelle vienne se poser un flow rappelant au passage une affection générale pour Debeliouw partagée par chacun…
On sent l’ambiance qui monte bien que seules 50 personnes ont garni la salle. Kimono blanc emprunte le chemin de la fosse profonde et après des regards langoureux échangés avec une jeune fille ainsi qu’un “How are you doing?” qui m’est personnellement adressé suivi dans la foulée d’un « I’m fine », le concert s’arrête sous les acclamations.
21h40, on doit attendre environ 22h pour voir Battlecat qui nous place un rock punk-métal-hardcore, ce n’est pas ma tasse de thé mais certaines chansons possèdent quelques riffs pas mal foutus.
Puis vient 23h, Battles entre en scène ou plutôt Dave Konopka entre, branche sa guitare, touche sa basse enregistre une boucle, la passe dans une de ces machines, le rythme est lancé. Suit John Stanier, sa batterie jaune surmontée de sa cymbale au milieu de la scène sont les points d’attraction visuelle de ce concert. Enfin Tyondai Braxton et Ian William sont les derniers a nous faire l’honneur de leur présence.
Durant cette heure et quart, Battles ne cessera de garder un rythme fou enchaînant des chansons qui ne cesseront de nous faire entrer en transe. On est souvent au bord de l’essoufflement et lorsqu’un morceau se termine nos nombreux hurlements nous permettent à peine d’expirer tant l’expérience sonore proposée ce soir nous époustouflent. En plus de proposer une musique électronique composée d’une superposition invraisemblable de couches, le groupe ajoute des moments de groove, insoupçonnés, c’est assez gigantesque, on peut comprendre les litres de sueurs déversés par les quatre membres du groupe.
Lorsque j’ai écouté Mirrored pour la première fois, je n’ai absolument rien compris à ce qui m’arrivaient et ce côté étrange m’a poussé à approfondir mon écoute jusqu’à m’imprégner du rythme et ne plus pouvoir m’en séparer.
Ce soir, j’ai ajouté à mon expérience sonore, une expérience visuelle de la musique de Battles, à chaque son a été associé une phrase de guitare, une touche de synthé, un martèlement de batterie, un effet, une ligne de basse enregistrée puis passée en boucle. Bref, une sorte de déconstruction de cette musique tout en n’enlevant rien au côté mystique.
Le groupe nous salue une première fois, humble, satisfait de voir un public satisfait. On hurle et on les oblige à revenir nous apporter une dernière salve de sons, tâche à nouveau accomplie avec mention.
Battles quittent enfin la scène de l’ordre inverse de leur arrivée, Dave Konopka débranche ces amplis et autres machines et nous remercie main droite, marque d’un profond respect.
0h20, après avoir acheté mon t-shirt et glissé que je venais d’Europe et plus particulièrement de Belgique, Dave Konopka m’annonce que Battles sera de retour en Europe au mois d’août pour les festivals d’été, occasion rêvée de les revoir.
0h25, je sorts de la salle à ma gauche Ian William discute avec le chanteur de Battlecat, le rythme continue à résonner dans ma tête, me prends l’envie de courir et je remonte ainsi Ponce de Leone Ave sur un kilomètre et demi… Je m’arrête, j’ai les jambes remplies d’acide lactique, je suis à bout de souffle, mais la musique est toujours présente, elle a décidée de ne plus me quitter, je suis toujours surexcité par cette soirée. Tellement surexcité que je rate North Avenue et continue ma route en courant sur Peachtree Street pour finir par prendre le métro à la station Civic Center, il est 0h45, la station est déserte, je n’arrive pas à rester assis, je ne peux contrôler mes jambes, la batterie, les guitares, les synthés, tout ceci n’est que résonance dans ma tête.
1h15, Arts Center station, je prends probablement un des derniers bus, le chauffeur égyptien me reconnaît, nous discutons, je ne sais pas s’il ressent mon état de transe mais en tout cas, il m’a reconnu, nous discutons de choses et d’autres, nous nous tenons compagnie dans cette longue nuit d’Atlanta.
Il me dépose de manière à m’éviter de devoir marcher d’inutiles mètres supplémentaires et nous nous quittons sur un « Aurevoir »
1h30, Intown Suite Hotel, je m’avale probablement 1 litre d’eau tandis que j’amorce une timide descente qui est censé m’amener vers un sommeil que je souhaite profond.
Au moment d’entrer dans ma douche je ne sais toujours pas que je n’atteindrais pas mon objectif, que cette douche réparatrice n’aurait aucun effet sur cette musique qui résonne dans ma tête, que définitivement je devrais passer une nuit endiablée avec Battles pour diriger le rythme.
2h30, la lumière s’éteint mais le rideau se lève sur une nuit qui sera définitivement courte
Le réveil a sonné, mon sac à dos préparé, je monte dans le bus pour Midtown station, une nouvelle journée au rythme endiablé commence… Yeah, Guys, I have Battles in my Life
Allez, à fond Gaston
Après la claque que m’a mise Herbie Hancock, je décide de reprendre une nouvelle dose de Jazz et de Blues à Piedmont et voici ce dont on peut profiter pendant une heure et trente minutes…
Au festival de Jazz d’Atlanta, tu viens avec ta tente et ton pique-nique
Au festival de Jazz d’Atlanta, tu discutes avec tes voisins de la pluie et du beau temps
Au festival de Jazz d’Atlanta, tu te lèves de ta chaise de camping pour applaudir le band qui finit sa chanson
Au festival de Jazz d’Atlanta, tu viens avec femme et enfants
Au festival de Jazz d’Atlanta, activités pour tout le monde sont prévues
Au festival de Jazz d’Atlanta, Lou Donaldson, son Quartet et ses quatre-vingts ans qui nous parle de ces problèmes de bandaison (le viagra à 80 ans passés, je veux bien) et de la femme l’aimant autant lui que le whisky
Au festival de Jazz d’Atlanta, on s’étend dans l’herbe et y piqué un roupillon avec des jolies berceuses
Enfin, au festival de Jazz d’Atlanta, on peut entendre une reprise de « What a wonderful world » et dans ce contexte, on se dit qu’on n'est pas loin de la vérité…
Allez à fond GastonCe soir, donc, au Free Jazz Festival d’Atlanta, j’ai vu Herbie Hancock…
Replaçons le contexte, après avoir participé à un mariage et parler de ce memorial weekend et du fait que notre petite compagnie pensions passer ce dimanche au Free Jazz Festival d’Atlanta, style de musique que j’avoue ne pas maîtrisé du tout, je dois avoir en tout et pour tout, deux albums de Miles Davis (les très bons Kind of Blue et Bitches Brew) que je qualifie de jazz. G. m’annonce qu’un jazzman très connu donnait un concert ce samedi et que c’était plutôt ce soir ou jamais pour voir de la bonne musique, je dis très bien, je dis à G. sur la route de mon appart, ok, on y va sans hésiter quoique à ce moment, je suis pratiquement sur les rotules… Arrivés à l’appart, j’allume mon portable pour en savoir plus et je vois même pas écrit en grand, Herbie Hancock, l’hésitation qui prévalait encore à hauteur de 20% a complètement disparu. Ce samedi soir il fait chaud, très chaud, à Atlanta, plus de 84°F et il est environ 21h, heure d’ici, nous sommes déjà en retard pour ce qui devait être le début théorique du concert, bien heureusement pour nous, l’organisation a la bonne idée de nous proposer un bon petit retard qui nous permet d’arriver finalement right on time… So, Herbie and his band enter the scene and the show starts,… Et là, c’est simple, c’est la claque, Herbie a son piano « to the left » et son clavier Korg « to the right », un batteur de fou, un bassiste tenant le rythme, un guitariste usant de pédales d’effets pour donner de la profondeur au son du band, c’est touchant, ça vous fait remuer, en gros, ça groove.
Les différents solos se succèdent, la température n’est toujours pas descendues mais on doit dire que le temps passe vite dans ces circonstances, le set est un mélange de morceaux tantôt très jazzy avec d’autres morceaux beaucoup plus groovy, sans conteste un mélange qui reflète une carrière qui a toujours été tourné vers la recherche d’un son, d’une musique encore et toujours plus intéressante (cf. Wikipedia même si ça ne plait pas à tout le monde).
Herbie a réussi à conquérir le public et bien plus que cela, je ne pouvais pas voir quelqu’un satisfait de la voir partir sur le coup de 23h15 après, un peu plus d’une heure de concert. Quant à moi, je l’ai vécu comme un nouveau grand moment musical, c’était comme si toutes ces notes qui s’enchaînent me semblent une suite logique alors que bien des fois, il m’est impossible de voir quelque chose de cohérent dans le jazz, est-ce ce style un peu fusion (même si plusieurs titres de Possibilities ont été joués ce soir, que je pense moins expérimental, on me contredira peut-être, ce n’est à près tout qu’une impression) qui m’a séduit ou peut-être, tout simplement de voir ces musiciens prendre un pied intégral devant une foule venue nombreuse, il doit y avoir un peu de tout ça, je ne cherche plus à comprendre, juste à transcrire mes impressions…
Tabernacle, Atlanta Georgia, 19th of May 2007.
Tu t’imagines ramener ta blonde à un concert des Arctic Monkeys, toi… surtout si elle n’aime pas le rock ni la Bud Light, non, c’est vrai, ça craint !!!
Le concert de ce soir aurait pu se résumer à cela s’il n’y avait pas eu d’autres couineuses, de ces couineuses qui crient plus fort que vous « Rock On » et aspergent votre voisin d’un fond de bière, crades mais charmantes à la fois. Pourtant, tout avait mal commencé, pendant la première partie de Be Your Own Pet, j’étais à côté d’un couple, un grand molosse 17 ans qui enlaçait sa chérie, tentant probablement une strangulation et cherchant la troisième corde du ring afin de lui asséner un coup de la corde à linge… Bref, détails, c’est là qu’on se retrouve en première partie, les « Soit ton propre animal » en traduction littérale et c’est une décharge d’énergie punk qui nous assomme littéralement. La charmante chanteuse (les chanteuses punks portent donc des soutiens-gorge ? Un mythe s’effondre pour moi) en petit short noir, t-shirt ligné, rouge, vert, jaune et enfin blanc, nous fait savoir toute la tendresse qu’elle a pour nous, un moment (30 minutes) au final chouette bien que je n’ai pas compris un traître mot de ce qu’elle nous dit, le punk me charme souvent, il y rien à faire (Remember, l’énergie, punk, dirty rock-blues des excellents Experimental Tropic Blues Band au père Noël est un rockeur dans les tréfonds de Dour, Belgique).
Il est donc, 20h30, ouais, je savais pas qu’on devait venir en couple voir les Arctic Monkeys, au début, vous vous dites que vous êtes le seul à n’être pas venu avec votre moitié mais bon, il y a toujours les tchôs de 16-18, cheveux longs qui sont là pour vous accompagner dans votre solitude. Et donc, je suis entre deux couples que je qualifierais de « standards » mais fort bien assortis, en les voyant, aucune idée de ce qui va se passer. Le concert commence, intro courte une minute suivie par Brainstorm c’est la montée, on sent le public très en phase avec son groupe, les chansons sont entonnées presque en cœur avec le chanteur, Alex Turner, c’est la fièvre, mélange de chansons du premier album avec celle du deuxième, bref, c’est efficace, ça fait transpirer monsieur, lever le bras et hurler madame, j’adore !!!! Le groupe assure, bien que statique. Alex Turner est assez avare de commentaire et ne semble montrer aucun signe de plaisir, les trois autres membres apprécient eux, le moment mais suivent la cadence infernale du chanteur, véritable leader du groupe qui seul se permet soli de guitare et utilisation d’effets, mention très bien au batteur, Matt Helders je comprends mieux le succès de la section rythmique.
Les chansons s’enchaînent très très vite ce qui n’est pas pour me déplaire, cette énergie qui vous transcende et vous donne la bougeotte, ouaaaaahhh, j’adore !!!!!
Lorsque I Bet that you look good on the dancefloor, les premiers pogos sont lancés tandis que monsieur en est probablement à sa 5è Bud Light, sa blonde, la même qu’au début sirote un jus de cerise, c’est bien meilleure pour mon équilibre alimentaire qu’elle lui dit mais ce n’est pas ce qui lui fera enlever ni son soutien-gorge (une fixation punk), ni le bâton très certainement bien accrocher à son séant.
Leave before the lights come out résonne, à présent et je dois avouer que le tempo a diminué pour nous amener à ce qui est la fin du concert…
Pas de rappel, à défaut d’être très remuant et quelque part de nous emmener dans les méandres les plus pop de leur discographie (varier le rythme mon gars !!!), je pensais les Monkeys au moins généreux… J’attends encore un peu, je passe bien évidemment à côté de baguette et d’onglets lancés dans le public mais après tout, je m’en contrefous… La lumière est allumée, les roadies sont en place. J’ai sur ce coup-là, le goût de trop peu qui me fait penser qu’Arctic Monkeys n’est qu’une bande de connards pour groupies boutonneux aux cheveux longs juste bons à rendre politiquement incorrect votre karaoké favori mais bon…Ca serait comme de confondre cette jolie blonde en tongues qui jumpait juste à côté de moi avec miss jus de cerise, non, je ne peux pas lui faire ça, elle mérite bien plus de considérations, je la quitte là me dirigeant vers la sortie satisfait malgré un petit arrière goût… Sans rancune
See you later innovator… for some more
Je voudrais tout d’abord m’excuser auprès des gens à qui j’aurais dit : « Oui, vous savez le premier album d’Arcade Fire, c’est très bien mais c’est un peu trop propre ». Pardon, 1000 fois pardon. Funeral est un album qui a mis du temps à me conquérir malgré que j’ai pu entendre « Laika » pour la première fois fin 2004, sur Pure FM, dans la défunte émission de Tayan… Mais bon je me suis mis à le réécouter, il y a environ six mois et je me suis rendu compte qu’il ne pouvait plus me quitter…
Autre chose, commencer un blog avec une chronique du concert d’Arcade Fire, cela peut paraître un peu commun mais partager une expérience comme cela n’est justement jamais quelque chose de commun, soyez-en sûr !!!!
Bref, tout cela pour dire, je suis à Atlanta,… Vivre dans une ville comme Atlanta, vous permet d’avoir des opportunités comme celle-ci, acheter des places pour un concert qui aurait pu être sold out dans n’importe qu’elle autre ville d’Europe 4 jours avant la date !!
En première partie, les très recommandables The National, à revoir probablement, toujours très difficile de juger une première partie quand on est là pour voir « un groupe ».
Et donc sur le coup de 21h10, the Arcade Fire entre en scène, Black Mirror résonne dans la salle et l’émotion semble déjà avoir atteint un premier pic. S’enchaineront une majorité de chansons de Neon Bible, où les 10 musiciens échangeront pour la plupart, souvent leur rôle. Bien que moins énergiques que les chansons de Funeral, celles-ci enchantent le public touchés par la grâce du groupe.
Wim demande aux gens de la fosse de s’approcher un maximum de la scène. Et puis vient le final, s’enchainent Tunnels, Haiti, Keep the car running et deux rappels dont Wake Up pour terminer le concert, Arcade Fire vient de mettre le feu dans la salle dans la salle et quant à moi, il ne reste que quelques larmes pour tenter d’éteindre le feux… Insuffisant, ouais… Nous sommes mercredi 2 mai 2007, j’ai encore les yeux qui brillent en pensant à ces moments,… Qui resteront à coup sûr,… à jamais gravés dans ma mémoire